En mars 2005, j’ai 16 ans depuis peu et je publie le 3e numéro de Gorgonzola, fanzine créé quelques mois aupparavant avec pour volonté de faire découvrir la BD que j’aime à mes copains pour pas cher, de publier mes pages (j’arrêterai relativement vite) et de développer en papier toute l’explosion vécue des blogs BD.
Gorgonzola c’est un fanzine de création fait dans ma campagne, qui devient un ticket d’entrée pour les festival, des stands, de nouvelles rencontres, etc. Je retiens souvent qu’au n°16 de janvier 2011 on fait notre premier gros dossier rédactionnel (sur le BD Argentine), avant d’instituer un dossier régulier sur un thème d’histoire de BD relativement récente à partir du 18 de janvier 2013.
Si ce n’est pas faux, c’est une petite réécriture de l’histoire assez amusante puisque dans tous premiers numéros, j’avais mis un peu de rédactionnel : des entretiens d’auteurs, un classique vu dans d’autres fanzines. Et le casting est pas mal : Matt Konture au n°2, Nikita Mandryka au n°4, un obscur chanteur au n°5 (Billy B. Beat, mais j’aime toujours beaucoup) et au n°3, déjà, Julie Doucet.
J’avais été soufflé par ma découverte de Ciboire de Criss en 2003/2004, j’avais une amie québécoise depuis quelques années et je rêvais de cet endroit, j’avais aussi vu ma première pièce de Mouawad, qui lui aussi pointait là-bas.
Bref, j’ai écrit à l’Association, qui a transmis mes questions. Elles n’étaient pas folles, que par courriel, banales en large partie. J’ai illustré d’images prises sur internet, déformées par ma « maquette » sous Publisher, mais j’ai retenu qu’elle était très gentille. Je dépose l’entretien ici, il ne vous apprendra rien, c’est un document, disons.




Donc voilà, en mars 2005, déjà Julie Doucet, déjà des entretiens.
En octobre de l’année suivante je publiais une demi-page dans un fanzine de BD québécois, Ça pue ! n°4, publié par l’autrice Iris. La page est plutôt nulle (même si je suis très reconnaissant à Iris de l’avoir publiée), mais c’est une parodie/hommage autofictionnel de Doucet. Déjà donc, des années avant de lui dédier le n°2 de mon égozine Ceci est mon corps. Je rajoute cette BD sans grand intérêt si ce n’est documentaire à la suite de l’entretien.

En septembre 2022, j’irai chez elles quelques heures, pour un long entretien pour neuvième art. L’année suivante au FIBD j’animais un plateau génial avec elle, Diane Obomsawin, Siris La Poule, Marc Tessier et Julie Delporte.
Ça vient de loin quand même !
PS : On notera qu’au début de Gorgonzola les trois auteurices de BD interviewés le sont tous avec une pratique de l’édition, qu’elle soit à petite échelle comme Doucet, où en librairie voire en kiosque. Ce rapport à la conception et à la diffusion des livres n’est pas anecdotique à mon avis, même si à l’époque je ne le conceptualisais pas.