Un article du projet « Chantons la bande dessinée avec... »
Troisième chanson du LP Damien est vivant, le titre de Marie Klock revendique directement une série franco-belge classique, un peu planplan, en titre. De quoi suprendre face à une pochette un rien plus audacieuse (et légèrement génante) et à la modernité généralement portée par les propositions de la chanteuse. Boule et Bill est un des titres clippés de l’album :
Finalement, au-delà de la promesse initiale, bien peu de Roba là-dedans, foin de « coquin de cocker ». La lancinante et répétitive musique semble marteler un ennui, une difficulté à s’extraire d’une matière lourde, un texte d’apparence plat est plasmodié, décrit un lent quotidien… Dans tout cela la bande dessinée classique, à la papa, apparaît comme ce qu’elle est : assez ennuyeuse, mais avec le mérite de toujours ressembler à ce à quoi elle doit ressembler, sans même besoin de l’ouvrir réellement. Un doudou, éventuellement. C’est un peu ce à quoi ressemble le rapport ultra-nostalgique de beaucoup de fans de BD franco-belge incapable de la sortie du rapport à l’enfance.
« Après ?
J’alterne les siestes
Entre le canapé et le lit
Je fais des allers-retours, quoi
Avec, parfois, un Boule et Bill à la main
Boule et Bill que je n’ouvre même pas
Mais qui me rassure. »
PS : Marie Klock a d’autres liens avec la bande dessinée, et notamment québécoise, elle était déjà apparue sur ce site dans mon entretien préparatoire (dans le cadre de mon doctorat) avec Zviane, puisque c’est la chanteuse qui avait fait un long entretien (au titre polémique) avec elle dans Libération. Je n’avais même pas fait gaffe au début, j’aime quand tout se recroise, tout est dans toute.